NADEGE BERAUD KAUFFMANN
HISTOIRE
Flora Saulnier: "une des plus belles figures de la Résistance"
Durant la Seconde Guerre mondiale, des cafés et des hôtels sont utilisés comme boîtes aux lettres ou comme cachettes, pour du matériel parachuté et des fugitifs. Lieux de sociabilité par excellence, ils abritent également des rendez-vous et des réunions de partisans, qui peuvent ainsi discrètement se fondre dans la masse de la clientèle. En 1940, Flora Saulnier et son mari sont les propriétaires de l'Auberge du Lyonnais, un établissement réputé d'Annecy, en Haute-Savoie. Dès 1941, ils sont membres du mouvement Combat et mettent leur auberge à disposition de la résistance locale.
Laure Diebold, Alsacienne résistante
Laure Diebold est peu connue du grand public et pourtant : d'origine alsacienne, née dans une famille profondément francophile, dans une région annexée par l'Allemagne en 1870 et 1940, elle s'engage dans la Résistance dès 1940. Cette femme de profession sténo-dactylographe, travailleuse infatigable et dotée d'un grand sang-froid, a été la secrétaire de Jean Moulin et fait partie des six femmes qui ont été nommées Compagnons de la Libération (sur 1038 Compagnons au total).
Mlle Devilliers épouse Raymond Fassin à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Après l'Armistice de juin 1940, son mari part poursuivre la lutte en Angleterre tandis que Geneviève reste en France. Raymond revient en 1942 comme officier de liaison de la France Libre auprès du mouvement Combat, Geneviève le rejoint dans la Résistance. Elle est successivement secrétaire de Henri Frénay, puis à la demande de son futur mari Paul Rivière, secrétaire de la zone R1 pour le Service Atterrissage Parachutages (SAP), et enfin cheffe de l'organisation SAP par intérim en mai - juin 1944, en l'absence de Paul reparti en Angleterre. Elle supervise l'organisation de toutes les opérations clandestines de R1 (recherches de terrain de parachutage ou atterrissage, acheminements d'agents et de matériels, cachettes, recrutement d'équipes de réception au sol, échanges radio avec l'Angleterre...).
Suzanne vit au Maroc, pays alors sous la coupe du régime de Vichy, lorsque les troupes alliées débarquent en Afrique du Nord et en prennent le contrôle. Quelques temps après elle souhaite répondre à l'appel aux femmes des Généraux français à participer à la lutte contre les forces de l'axe qui occupent tout le territoire français. Elle décide de s'engager dans le Corps Français des Transmissions d'Afrique du Nord. Après une formation de huit mois et l'obtention du grade de sergent, l'opératrice radio est parachutée au-dessus du Massif Central la nuit du 12 au 13 août 1944. Devenue "Perle", elle rejoint Lyon où elle doit seconder un officier de renseignement.
Marie-Madeleine Fourcade, cheffe du réseau Alliance
Marie-Madeleine, qui s'appelle encore Méric du nom de son premier époux, entre en Résistance dès 1940. Avec un cercle d'amis fréquentant les mouvances d'extrême-droite, dans un premier temps favorables à Vichy, elle crée un réseau de renseignement militaire. Après le durcissement de la politique de collaboration de la France au début de 1941, le mouvement "Alliance" se place sous la coupe des services secrets anglais, le MI6. Marie-Madeleine sera la seule femme officialisée à la tête d'un réseau de Résistance en France.
Krystyna Skarbek, héroïne polonaise
Engagée dans la Résistance dès 1940, elle passe de longs mois en Hongrie sous une fausse identité durant lesquels elle se rend régulièrement à la frontière slovaque et jusque dans les montagnes du sud de la Pologne. Elle y tisse des liens avec la Résistance locale et étoffe les réseaux. Découverte, elle fuit au Caire où elle est formée comme radio-opératrice et où elle s'entraîne au parachutage. En juillet 1944, elle est parachutée au-dessus de Vassieux-en-Vercors afin de rejoindre Francis Cammaerts et le réseau Jockey...
Odette Sansom, alias Madame Churchill
Odette Sansom, née Brailly, répond à l'appel du SOE en 1941 et est envoyée comme agent spécial en France après une formation intense. Elle oeuvre efficacement pour le réseau Spindle aux côtés de Peter Churchill, homonyme du Premier ministre britannique. Mais Hugo Bleicher agent de l'Abwehr infiltre le groupe et permet son démantèlement. Envoyée à Fresnes puis à Ravensbrück, Odette emprunte le nom de Churchill. C'est peut-être grâce à cela qu'elle survit à deux condamnations à mort. Elle subit tout de même la torture et les mauvais traitements. Après la guerre, elle est récompensée par la George Cross et la Légion d'Honneur et est appelée à témoigner au procès de Ravensbrück.