NADEGE BERAUD KAUFFMANN

HISTOIRE

Laure Diebold, Alsacienne résistante

Laure Diebold est peu connue du grand public et pourtant : d'origine alsacienne, née dans une famille profondément francophile malgré les annexions par l'Allemagne en 1870 et 1940, elle s'engage dans la Résistance dès 1940. Cette femme de profession sténo-dactylographe, dotée d'un grand sang-froid et travailleuse infatigable, elle a été la secrétaire de Jean Moulin et fait partie des six femmes qui ont été nommées Compagnons de la Libération* – sur 1038 Compagnons au total. 

Antonia Lafond, militante résistante de la Loire

Antonia Lafond est  issue d’un milieu modeste, sa famille vit dans des conditions difficiles à Saint-Étienne où elle grandit et fait ses études. Portant un intérêt à Trotski elle adhère dès son entrée dans la vie active à la S.F.I.O. dans les années 1930, mais elle quitte le mouvement suite à la décision du Président du Conseil Léon Blum de ne pas intervenir en Espagne. Elle rejoint peu après la Quatrième Internationale. Elle a 25 ans en 1939 et est institutrice lorsque débute la Seconde Guerre mondiale. Opposée à Staline, qui a mis en place un gouvernement qu'elle trouve trop autoritaire en URSS, mais aussi à Churchill, à Pétain et même à de Gaulle, les "impérialistes" occidentaux, elle décide pourtant de s'engager rapidement dans la Résistance. Dans une "mise au point" sur son militantisme et son engagement qu'elle rédigera bien des années plus tard, elle justifiera sa décision de lutter contre l'occupant par l'espoir de mettre en place une véritable démocratie au service de la classe ouvrière et paysanne. 

Geneviève Georgette Louise Devilliers alias Jannick / De secrétaire du réseau Combat à cheffe d'organisation

Mlle Devilliers épouse Raymond Fassin à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Après l'Armistice de juin 1940, son mari part poursuivre la lutte en Angleterre tandis que Geneviève reste en France. Raymond revient en 1942 comme officier de liaison de la France Libre auprès du mouvement Combat, Geneviève le rejoint dans la Résistance. Elle est successivement secrétaire de Henri Frénay, puis à la demande de son futur mari Paul Rivière, secrétaire de la zone R1 pour le Service Atterrissage Parachutages (SAP), et enfin cheffe de l'organisation SAP par intérim en mai - juin 1944, en l'absence de Paul reparti en Angleterre. Elle supervise l'organisation de toutes les opérations clandestines de R1 (recherches de terrain de parachutage ou atterrissage, acheminements d'agents et de matériels, cachettes, recrutement d'équipes de réception au sol, échanges radio avec l'Angleterre...). 

Suzanne Combelas alias Perle

Suzanne vit au Maroc, pays alors sous la coupe du régime de Vichy, lorsque les troupes alliées débarquent en Afrique du Nord et en prennent le contrôle. Quelques temps après elle souhaite répondre à l'appel aux femmes des Généraux français à participer à la lutte contre les forces de l'axe qui occupent tout le territoire français. Elle décide de s'engager dans le Corps Français des Transmissions d'Afrique du Nord. Après une formation de huit mois et l'obtention du grade de sergent, l'opératrice radio est parachutée au-dessus du Massif Central la nuit du 12 au 13 août 1944. Devenue "Perle", elle rejoint Lyon où elle doit seconder un officier de renseignement. 

 

Anne-Marie Bauër, résistante déterminée et audacieuse

Anne-Marie alias Claudine entre en clandestinité en mars 1942, alors que ses trois frères ont  rejoint les rangs de la Résistance. Très active, son travail est apprécié mais elle demeure une femme et l'on refuse de lui confier la direction d'opérations de parachutage. Elle se démarque particulièrement lorsqu'elle organise et participe avec succès à l'évasion de son mi radio-opérateur, Gérard Brault alias Kim W, la nuit du 30 juin au 1er juillet 1943. Arrêtée peu de temps après par la Gestapo, torturée dans les geôles lyonnaises, elle est déportée et ne reviendra qu'en mai 1945. Après-guerre elle sera professeure de littérature et de langue anglaise pour les étudiants étrangers, collaborera à plusieurs revues et sera l'auteure de plusieurs ouvrages.

 

Alice Joly-Vansteenberghe, médecin à Villeurbanne

Alice Joly épouse Vansteenberghe est une femme médecin connue localement pour son engagement au service des plus démunis dès les années 1930. Résistante durant la guerre, elle est arrêtée et torturée dans les sinistres locaux de la Gestapo, notamment par Klaus Barbie, contre lequel elle témoignera lors du procès historique à Lyon en 1987. 

Marie-Madeleine Fourcade, cheffe du réseau Alliance

Marie-Madeleine, qui s'appelle encore Méric du nom de son premier époux, entre en Résistance dès 1940. Avec un cercle d'amis fréquentant les mouvances d'extrême-droite, dans un premier temps favorables à Vichy, elle crée un réseau de renseignement militaire. Après le durcissement de la politique de collaboration de la France au début de 1941, le mouvement "Alliance" se place sous la coupe des services secrets anglais, le MI6. Marie-Madeleine sera la seule femme officialisée à la tête d'un réseau de Résistance en France.

Les Soeurs Bergerot, la Résistance en famille

La famille Bergerot a été très marquée par les différents conflits contre l'Allemagne. Patriotes, emplies de rancoeur, les trois soeurs acceptent dès 1942 de mettre à disposition des passagers clandestins, en provenance ou à destination de Londres, leur château de Villevieux (Jura). Dans l'atmosphère lourde de l'Occupation, les fugitifs y trouvent un accueil familial, une sérénité, un confort et des soins sans pareil. 

Krystyna Skarbek, héroïne polonaise

Engagée dans la Résistance dès 1940, elle passe de longs mois en Hongrie sous une fausse identité durant lesquels elle se rend régulièrement à la frontière slovaque et jusque dans les montagnes du sud de la Pologne. Elle y tisse des liens avec la Résistance locale et étoffe les réseaux. Découverte, elle fuit au Caire où elle est formée comme radio-opératrice et où elle s'entraîne au parachutage. En juillet 1944, elle est parachutée au-dessus de Vassieux-en-Vercors afin de rejoindre Francis Cammaerts et le réseau Jockey...

 

Gilberte-Louise Champion, agent du réseau Jade-Fitzroy

Gilberte Champion nous a quittés il y a peu, le 18 novembre 2020 à l'âge vénérable de 107 ans. Elle a été pendant la guerre un agent du réseau Jade-Fitzroy, chapeauté par le MI6 britannique puis par les services français du BCRA. Après avoir oeuvré en France quelques temps, elle est arrêtée, torturée par Klaus Barbie sans jamais rien révéler. En 1945, elle reviendra en vie du camp de Ravensbrück. 

Odette Sansom, alias Madame Churchill

Odette Sansom, née Brailly, répond à l'appel du SOE en 1941 et est envoyée comme agent spécial en France après une formation intense. Elle oeuvre efficacement pour le réseau Spindle aux côtés de Peter Churchill, homonyme du Premier ministre britannique. Mais Hugo Bleicher agent de l'Abwehr infiltre le groupe et permet son démantèlement. Envoyée à Fresnes puis à Ravensbrück, Odette emprunte le nom de Churchill. C'est peut-être grâce à cela qu'elle survit à deux condamnations à mort. Elle subit tout de même la torture et les mauvais traitements. Après la guerre, elle est récompensée par la George Cross et la Légion d'Honneur et est appelée à témoigner au procès de Ravensbrück.

Renée Jolivot

Novembre 1942: tout le sud de la France qui était en zone libre vient d'être investi par les Allemands. À Lyon, plateforme de la résistance de la région, la traque contre les résistants s'intensifie. C'est le moment que choisit Renée Jolivot, propriétaire d'un salon de coiffure situé dans le sixième arrondissement de Lyon, pour s'engager dans la lutte contre l'occupant. Après la guerre Renée Jolivot, malgré de longs mois passés dans l'enfer des camps, renaît comme militante féministe.

Retrouvez cette biographie ainsi que celle de trois autres femmes de la région dans mon ebook "Résistance et Résistantes en Rhône-Alpes, 1939-1945"

Jacqueline Nearne alias Designer 

 Recrutée et formée comme agent pour les services secrets britanniques, Madame Nearne travaille plusieurs mois en France pour la Résistance. Après la guerre elle accepte d'endosser son propre rôle dans un film dédié à l'action des agents secrets durant la guerre.